Berlin et la ferveur

Quand j’entends certains politiques prétendre que la victoire de Macron est celle d’une révolution politique, j’ai envie de m’arracher les cheveux. Ces gens-là n’ont à l’évidence rien compris. Macron n’a pas gagné pour ses idées : il n’a fait que profiter d’une situation de délabrement de la classe politique. Car quantité d’électeurs ont voté pour lui plus par défaut qu’autre chose ! A preuve : il y a peu, je suis allé à Berlin pour un colloque où j’en ai discuté avec quelques participants. Et pas mal avaient tout comme moi l’intention de voter pour Macron. Qui plus est, plus ou moins pour les mêmes motifs que les miens ! Tout d’abord, pour faire barrage à Fillon. L’ex-premier ministre a montré sa face véritable tout au long de cette campagne. Ce ne sont pas les affaires qui l’ont ruiné, à mon sens : c’est sa personnalité. Avec ses réactions complotistes et populistes, il a révélé quel type d’homme il était vraiment : un homme parfaitement despotique dans l’adversité, incapable d’écouter son entourage. Cet homme a agi contre les intérêts de son parti tout du long, et continue, aujourd’hui encore, à penser qu’on lui a volé son élection : alors que c’est lui seul qui se l’est volée !
Ensuite, il ne faut pas sous-estimer l’importance du vote utile, qui a fortement joué : pas mal de mes collègues souhaitaient empêcher la victoire de l’extrême-droite. Pour ne pas terminer comme les anglais, dont beaucoup ne mesurent pas encore l’impact de leur Brexit. Il a donc fallu éliminer d’emblée les candidats les moins favorisés : la droite, détruite par un candidat faisant l’autruche ; et la gauche, fragmentée comme jamais dans son histoire.
En vérité nombre d’électeurs, au nombre desquels je suis, ne souscrivent pas le moins du monde au programme économique d’EM. L’homme est tout de même dans la continuité de François Hollande, qui a la côte de popularité qu’on lui connaît : ce qui n’est pas franchement rassurant quant à l’avenir. La seule idée qui me séduit chez Macron, finalement, c’est l’idée qu’il se fait de l’Europe. A une période où cette idée est discutée et critiquée de chaque côté de l’hémicycle, il était impératif que le futur président français défende sans ambiguités les prétentions européennes.
Sinon, ce colloque m’a permis de souffler un peu et m’a fait du bien : les animations étaient vraiment excellentes. Voilà l’agence qui nous l’a mijoté, si vous voulez jeter un coup d’oeil. Davantage d’information sur l’organisation de séminaire à Berlin en surfant sur le site de l’organisateur.