La R&D en France

La situation des «jeunes pousses» s’améliore mais il leur est encore difficile de développer leur activités en France à une plus grande échelle. Plusieurs initiatives privées et publiques ont été prises pour dynamiser le tissu des jeunes entreprises. Elles englobent l’initiative French Tech et la création de la plus grande plateforme de jeunes entreprises en Europe, Station F. Si la part des nouvelles entreprises dans les secteurs à forte intensité de connaissances est en hausse, le capitalrisque demeure encore insuffisant pour permettre aux entreprises à croissance rapide de se développer et de rester en France. En proportion du PIB, le montant du capital-risque reçu par les entreprises françaises place la France en quatrième position dans l’Union européenne devant l’Allemagne et le Royaume-Uni (Commission européenne, 2018). Le financement public (principalement par l’intermédiaire de la Banque publique d’investissement – BPI France) joue un grand rôle sur le marché français, d’autant qu’il n’existe que peu de fonds dotés d’une capacité suffisante pour investir dans les projets de grande envergure. Enfin, et en complément des réformes fiscales, des incitations fiscales efficaces sont maintenues dans la loi de finances 2018, telles que le dispositif «Jeunes entreprises innovantes» et la réduction d’impôt, prévue par la loi Madelin, sur les investissements effectués dans les PME. Les politiques de R&D sont en cours d’évaluation. Une Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation (CNEPI) a été créée en 2014 pour passer en revue le système d’innovation français. Il convient néanmoins de mieux préciser la manière dont les travaux de cette commission seront exploités pour améliorer les politiques futures. En particulier, l’examen complet du système d’innovation français réalisé en 2016 n’a pas encore entraîné de changements notables. Concernant la politique de recherche, une Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur a été instituée en 2006 avant de devenir, en 2013, le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur. Pour autant, les organismes de recherche ne sont pas tenus de donner suite aux résultats de ses évaluations selon lesquels il y a sans doute place pour une amélioration du système d’évaluation de la recherche publique (OCDE, 2014).