Économie collaborative, économie du partage : quels enjeux pour demain ?

Les activités dites de « l’économie collaborative » ou « économie du partage » (sharing economy) se développent à grande vitesse, avec un chiffre d’affaires mondial qui pourrait passer de 15 milliards de dollars en 2013 à 235 milliards à l’horizon 2025. En 2014, 70 % des internautes français, soit environ 31 millions de personnes, ont déjà acheté ou vendu sur des sites de mise en relation de particuliers, 19 % ont déjà utilisé un site de réservation d’hébergement et 14 % un site de covoiturage. Près de 5 millions de voyageurs ont séjourné dans un logement loué sur Airbnb en France depuis la création du site, dont la moitié depuis le début de l’année 2015. L’application de covoiturage Blablacar compte 8 millions de membres en France et 20 millions d’utilisateurs dans le monde. Avant sa suspension, le service UberPop comptait 10 000 conducteurs inscrits (dont 4 000 actifs la semaine précédente), et 500 000 utilisateurs réguliers. Selon une enquête du Crédoc, 15 % de la population déclare avoir recours à des particuliers pour l’usage d’un service ou d’un bien contre rémunération sur internet et 8 % déclare proposer ses biens ou services à des particuliers. 5 % de la population réalise ces activités sans rémunération. De manière générale, l’économie du partage est davantage utilisée par les moins de 40 ans, les diplômés du supérieur, les cadres ou professions intermédiaires, notamment à Paris ou dans son agglomération. Ainsi, 5,2 % de la population française tire plus de 50 % de son revenu de la consommation collaborative, mais cette proportion atteint 12 % parmi les jeunes (25-34 ans). À ce jour, les structures relevant directement de la consommation collaborative en France représentent environ 3 000 emplois (l’estimation majorée est de 6 000 emplois), dont 1 000 emplois à temps plein. Les deux tiers des structures sont situées en Île-de-France. Ces activités suscitent néanmoins de vifs débats, sur leurs effets économiques, environnementaux et surtout sociaux. Construites autour de l’échange, du partage ou de la vente entre particuliers de biens, de capitaux, de services, voire de symboles, elles recouvrent des réalités très diverses.